Trip Chili - Arica
Après Santiago, décision est prise de remontée vers Arica du fait de brèves souvenirs audiovisuels de charges bodyboardesques. Partis pour trois jours nous y resteront 14 au total....
Après la traversée de plusieurs régions, dans le grand Nord le paysage se simplifie, devient très minéral. Sèche et poussiéreuse, enclavée au fond d'une vallée désertique, un peu défraîchie voire même désolée par endroits, l'oasis d'Arica n'est pas ce qu'il est convenu d'appeler une "belle ville" s'il faut pour cela compter les monuments et battre le record des siècles, mais son atmosphère tranquille ainsi que ses habitants la rendent très attachante. Le contraste entre le désert d'Atacama (de la terre brune, c'est pas le Sahara) et celui d'en face, beaucoup plus austral avec ses couleurs froides et sa faune pingouinesque, fait d'Arica une zone étrange.
Côté végétation, presque rien à déclarer; la ville s'efforce de décliner des arbustes et les seuls arbres sont des palmiers. Ceci dit, on était très content de voir des palmiers: c'est exotique! La "cité du printemps éternel" vit de la pêche, de la drogue (éloignée des mines, Arica utilise sa proximité avec la très poreuse frontière péruvienne où, chaque nuit et à vingt mètres des douanes, les passeurs sont à la chasse aux sacs) et d'un tourisme largement inférieur aux espérances suscitées par son statut de zone franche. Promise à devenir une station balnéaire prisée, un second Vina del Mar, Arica n'a finalement pas explosée et c'est Iquique qui en a profitée.
C'est en nous dirigeant du terminal vers le centre ville que nous avons rencontré Christian: cet ancien businessman a tout plaqué pour ouvrir des chambres d'hôtes à Arica. S'installer dans un hôtel nommé la "Maison de France" est sans doute un choix assez lâche, mais l'accueil exceptionnel et la quantité d'informations que l'on a pu engranger sur les environs ne nous l'ont pas fait regretter. Subtil et direct, Christian est un personnage, avec ce que cela comporte d'excessif et de génial. Son franc-parlé résiste à toutes les situations mais ne doit pas être pris au mot; le discours peu nuancé qu'il tient à l'égard des Chiliens paraîtrait amer. Or Christian est vraiment généreux, et si sa générosité s'est parfois trouvée abusée par ce que sa fine épouse chilienne Alicia appelle "le mal national" (l'entubage), elle ne s'est pas changée en amertume, à la différence des autres expats rencontrés par leur intermédiaire.
Mathieu testait la Isla tandis que Emilie et moi, parties en quête d'une planche, rencontrions un branleur aux yeux qui pétillent et avec de la suite dans les idées, naturellement branché sur 100 000 volts quand il n'est pas shooté à autre chose: El Chino, vendeur au Huntington surf shop de l'adorable Jessica, futur amoureux transi d'Emilie et notre pote à tous les trois. Ce mec est unique. Si vous allez à Arica, débrouillez-vous pour le rencontrer! Nos journées se déroulaient plus ou moins de la manière suivante : petit-dej avec café bolivien et tout, surf check rapide au bout de la rue qui débouche sur "Puntilla" (plage Chinchorro), une plage aux vagues petites et molles, réveil de Machu, départ pour la Isla, surf lorsque la marée était à la bonne hauteur (la Choupette alias Emilie lisait, écrivait ou se promenait), pause completo -un hot-dog amélioré-, balade, retour à la Maison de France, apéro avec Christian, verre en ville puis sortie avec l'incroyable Chino et ses potes.
En l'absence de ciné, concerts ou autres trucs du genre, les options homologuées par le WCT (world cuite tour pour les ignares) sont à Arica au nombre de une: descente des bouteilles sur le parking de la boîte, boîte avec au choix le select El Kamikaze (vue sur les vagues) ou l'immense, le bordélique, l'immensément bordélique Soho (vue sur rien du tout ; on n'y voit rien !!). Ceux qui survivent aux pisco et reggaeton (me gusta la gasolina... ah oui, pour la musique il n'y a pas le choix) vont en général se finir à la Isla, face à El Gringo ; le laxisme des marineros y permet tous les débordements!
L'immense discothèque la "soho": écrans géants, 3 salles, 2 étages et du monde...
L'immense Chino qui est toujours bien entouré...
Voilà pour le guide du fêtard, le Stormrider à présent. Les meilleures vagues se concentrent autour de la Isla Alacran, une presqu'île située au pied d'El Morro, la falaise qui domine la ville, la protège et la menace de ses éboulements fréquents. Adorée des Ariquéniens, son inscription aura scandé le séjour: "Arica siempre Arica", marque d'un l'orgueil local plutôt bon enfant qui couvre parfois un patriotisme frôlant l'hostilité vis-à-vis des Péruviens et des Boliviens, lesquels le leur rendent bien.
La isla arlacan vue du Morro
La compétition baptisée "Los Maestros del Gringo" par analogie avec le Pipe masters a été lancée le deuxième jour de notre arrivée et c'était.... fou, complètement fou de voir les meilleurs surfeurs chiliens ainsi que des péruviens et des brésiliens se jeter pendant trois jours dans des vagues de 2 à 3 mètres qui se fracassaient si rapidement qu'elles ne permettaient pas de manoeuvres. En droite ça tirait tout droit ou ça tubait; placer un roller ou un cut-back relevait de l'exploit. Le take-off de la gauche conduisait tout droit dans le tube, d'où les surfeurs étaient recrachés par un souffle très puissant. Pas mal de vagues auront été refusées.
Le vainqueur Ramon Navarro et l'un de ses tubes (photo: phil muller)
Take off backé de rigueur pour Morris Tapia
Renato Aguirre et son take off
Un peu de body
El Gringo se situe sur la gauche de la Isla. Plus petite, cette vague ne perd rien en puissance ni en dangerosité car elle casse si près du bord qu'il devient presque rassurant de voir une grosse houle se briser au large. A la différence de sa voisine, la Isla n'est pas vraiment une vague difficile: ni très creuse ni très rapide, il faut juste éviter les rochers. A peu près trois cent mètres au large gronde El Buey, un spot de gros qui atteint fréquemment les quatre-cinq mètres. Nous aurons entendu tout et son contraire à son sujet, mais les surfeurs la trouvent généralement plus accessible que El Gringo car elle casse dans plus d'eau et creuse moins. Il n'empêche que certains amateurs du Gringo se refusent à l'approcher, avançant que les courants y sont très puissants, ce que les partisans d'El Buey nuancent ou démentent.Hormis la Isla, il est possible de surfer l'enfilade de plages situées au nord de la ville: Puntilla, Chinchorro et Las Machas. Cet ordre désigne ne désigne pas seulement leur éloignement, mais aussi leur qualité: Puntilla ne présente pas un grand intérêt, Chinchorro marche bien même si elle filtre trop la houle, et Las Machas a très bonne réputation. Nous ne l'avons pas vérifiée, ce beachbreak se trouvant au-delà de la zone desservie par les taxis et les bus. Juste une note sur El cacho rançio, au sud et à l'extérieur de la ville: le Chino nous l'a conseillé comme repli un jour que le vent onshore pourrissait les vagues. Une drôle d'idée, car le spot n'est pas mieux orienté. Si cet endroit se mérite (trois quarts d'heure de marche), il est difficile de faire plus sinistre: on prendrait la plage d'à-côté pour décharge, de gros tuyaux douteux plongent depuis les usines de poisson (fermées ?) dans la mer, les vautours rassemblés autour des usines bouffent le cadavre de pélicans morts, un mec cuvait près des rochers etc. Mathieu avait eu raison d'opter pour Chinchorro: vague "el tubo". Par la suite, il s'est avéré que le reef situé juste devant l'usine n'est pas le spot, qui exige une taille plus conséquente pour marcher, et que personne n'y surfe par peur d'y choper une gastro.
El tubo
La isla, une vague plus accessible
CONSEILS:
- peu de shop ouvert l'hiver
- allez voir Chino au Huntington surfshop dans la rue principal, s'il n'y est plus vous ne pouvez pas le manquer de toute façon..
- board basique achetée par AC pour 600 francs à la compèt
- resto pas cher rue Maipu en face d'une librairie, 8 frs le repas et le gérant est vraiment sympa
- Maison de France dans le coin de l'école Santa lucia, 140 frs environs pour petit-déj, déj, dîner, apéro et nuit, internet et tv5 gratuit si vous êtes français, au menu tarte tatin et gratin dauphinois (et pisco bien évidemment).
- Résidencial blanquita en haut rue Maipu, 40 frs la nuit, eau chaude, bon rapport qualité-prix.
- Taxi au prix unique de 1000 pesos, ne pas donner plus
- attention aux oursins et aux pousses-pieds qui ont tendance à attaquer les surfeurs
- ville assez sûr, aucun problème, vous pouvez même dormir dans la rue (mais attention aux carabineros sinon prison)
- entrée de boîte 25 frs si vous arrivez pas à rentrer gratis, 10 frs l'open bar et 6 frs la bière à l'intérieur (pourtant la bière est l'alcool le plus cher en rapport degré-cuite).
Après la traversée de plusieurs régions, dans le grand Nord le paysage se simplifie, devient très minéral. Sèche et poussiéreuse, enclavée au fond d'une vallée désertique, un peu défraîchie voire même désolée par endroits, l'oasis d'Arica n'est pas ce qu'il est convenu d'appeler une "belle ville" s'il faut pour cela compter les monuments et battre le record des siècles, mais son atmosphère tranquille ainsi que ses habitants la rendent très attachante. Le contraste entre le désert d'Atacama (de la terre brune, c'est pas le Sahara) et celui d'en face, beaucoup plus austral avec ses couleurs froides et sa faune pingouinesque, fait d'Arica une zone étrange.
Côté végétation, presque rien à déclarer; la ville s'efforce de décliner des arbustes et les seuls arbres sont des palmiers. Ceci dit, on était très content de voir des palmiers: c'est exotique! La "cité du printemps éternel" vit de la pêche, de la drogue (éloignée des mines, Arica utilise sa proximité avec la très poreuse frontière péruvienne où, chaque nuit et à vingt mètres des douanes, les passeurs sont à la chasse aux sacs) et d'un tourisme largement inférieur aux espérances suscitées par son statut de zone franche. Promise à devenir une station balnéaire prisée, un second Vina del Mar, Arica n'a finalement pas explosée et c'est Iquique qui en a profitée.
C'est en nous dirigeant du terminal vers le centre ville que nous avons rencontré Christian: cet ancien businessman a tout plaqué pour ouvrir des chambres d'hôtes à Arica. S'installer dans un hôtel nommé la "Maison de France" est sans doute un choix assez lâche, mais l'accueil exceptionnel et la quantité d'informations que l'on a pu engranger sur les environs ne nous l'ont pas fait regretter. Subtil et direct, Christian est un personnage, avec ce que cela comporte d'excessif et de génial. Son franc-parlé résiste à toutes les situations mais ne doit pas être pris au mot; le discours peu nuancé qu'il tient à l'égard des Chiliens paraîtrait amer. Or Christian est vraiment généreux, et si sa générosité s'est parfois trouvée abusée par ce que sa fine épouse chilienne Alicia appelle "le mal national" (l'entubage), elle ne s'est pas changée en amertume, à la différence des autres expats rencontrés par leur intermédiaire.
Mathieu testait la Isla tandis que Emilie et moi, parties en quête d'une planche, rencontrions un branleur aux yeux qui pétillent et avec de la suite dans les idées, naturellement branché sur 100 000 volts quand il n'est pas shooté à autre chose: El Chino, vendeur au Huntington surf shop de l'adorable Jessica, futur amoureux transi d'Emilie et notre pote à tous les trois. Ce mec est unique. Si vous allez à Arica, débrouillez-vous pour le rencontrer! Nos journées se déroulaient plus ou moins de la manière suivante : petit-dej avec café bolivien et tout, surf check rapide au bout de la rue qui débouche sur "Puntilla" (plage Chinchorro), une plage aux vagues petites et molles, réveil de Machu, départ pour la Isla, surf lorsque la marée était à la bonne hauteur (la Choupette alias Emilie lisait, écrivait ou se promenait), pause completo -un hot-dog amélioré-, balade, retour à la Maison de France, apéro avec Christian, verre en ville puis sortie avec l'incroyable Chino et ses potes.
En l'absence de ciné, concerts ou autres trucs du genre, les options homologuées par le WCT (world cuite tour pour les ignares) sont à Arica au nombre de une: descente des bouteilles sur le parking de la boîte, boîte avec au choix le select El Kamikaze (vue sur les vagues) ou l'immense, le bordélique, l'immensément bordélique Soho (vue sur rien du tout ; on n'y voit rien !!). Ceux qui survivent aux pisco et reggaeton (me gusta la gasolina... ah oui, pour la musique il n'y a pas le choix) vont en général se finir à la Isla, face à El Gringo ; le laxisme des marineros y permet tous les débordements!
L'immense discothèque la "soho": écrans géants, 3 salles, 2 étages et du monde...
L'immense Chino qui est toujours bien entouré...
Voilà pour le guide du fêtard, le Stormrider à présent. Les meilleures vagues se concentrent autour de la Isla Alacran, une presqu'île située au pied d'El Morro, la falaise qui domine la ville, la protège et la menace de ses éboulements fréquents. Adorée des Ariquéniens, son inscription aura scandé le séjour: "Arica siempre Arica", marque d'un l'orgueil local plutôt bon enfant qui couvre parfois un patriotisme frôlant l'hostilité vis-à-vis des Péruviens et des Boliviens, lesquels le leur rendent bien.
La isla arlacan vue du Morro
La compétition baptisée "Los Maestros del Gringo" par analogie avec le Pipe masters a été lancée le deuxième jour de notre arrivée et c'était.... fou, complètement fou de voir les meilleurs surfeurs chiliens ainsi que des péruviens et des brésiliens se jeter pendant trois jours dans des vagues de 2 à 3 mètres qui se fracassaient si rapidement qu'elles ne permettaient pas de manoeuvres. En droite ça tirait tout droit ou ça tubait; placer un roller ou un cut-back relevait de l'exploit. Le take-off de la gauche conduisait tout droit dans le tube, d'où les surfeurs étaient recrachés par un souffle très puissant. Pas mal de vagues auront été refusées.
Le vainqueur Ramon Navarro et l'un de ses tubes (photo: phil muller)
Take off backé de rigueur pour Morris Tapia
Renato Aguirre et son take off
Un peu de body
El Gringo se situe sur la gauche de la Isla. Plus petite, cette vague ne perd rien en puissance ni en dangerosité car elle casse si près du bord qu'il devient presque rassurant de voir une grosse houle se briser au large. A la différence de sa voisine, la Isla n'est pas vraiment une vague difficile: ni très creuse ni très rapide, il faut juste éviter les rochers. A peu près trois cent mètres au large gronde El Buey, un spot de gros qui atteint fréquemment les quatre-cinq mètres. Nous aurons entendu tout et son contraire à son sujet, mais les surfeurs la trouvent généralement plus accessible que El Gringo car elle casse dans plus d'eau et creuse moins. Il n'empêche que certains amateurs du Gringo se refusent à l'approcher, avançant que les courants y sont très puissants, ce que les partisans d'El Buey nuancent ou démentent.Hormis la Isla, il est possible de surfer l'enfilade de plages situées au nord de la ville: Puntilla, Chinchorro et Las Machas. Cet ordre désigne ne désigne pas seulement leur éloignement, mais aussi leur qualité: Puntilla ne présente pas un grand intérêt, Chinchorro marche bien même si elle filtre trop la houle, et Las Machas a très bonne réputation. Nous ne l'avons pas vérifiée, ce beachbreak se trouvant au-delà de la zone desservie par les taxis et les bus. Juste une note sur El cacho rançio, au sud et à l'extérieur de la ville: le Chino nous l'a conseillé comme repli un jour que le vent onshore pourrissait les vagues. Une drôle d'idée, car le spot n'est pas mieux orienté. Si cet endroit se mérite (trois quarts d'heure de marche), il est difficile de faire plus sinistre: on prendrait la plage d'à-côté pour décharge, de gros tuyaux douteux plongent depuis les usines de poisson (fermées ?) dans la mer, les vautours rassemblés autour des usines bouffent le cadavre de pélicans morts, un mec cuvait près des rochers etc. Mathieu avait eu raison d'opter pour Chinchorro: vague "el tubo". Par la suite, il s'est avéré que le reef situé juste devant l'usine n'est pas le spot, qui exige une taille plus conséquente pour marcher, et que personne n'y surfe par peur d'y choper une gastro.
El tubo
La isla, une vague plus accessible
CONSEILS:
- peu de shop ouvert l'hiver
- allez voir Chino au Huntington surfshop dans la rue principal, s'il n'y est plus vous ne pouvez pas le manquer de toute façon..
- board basique achetée par AC pour 600 francs à la compèt
- resto pas cher rue Maipu en face d'une librairie, 8 frs le repas et le gérant est vraiment sympa
- Maison de France dans le coin de l'école Santa lucia, 140 frs environs pour petit-déj, déj, dîner, apéro et nuit, internet et tv5 gratuit si vous êtes français, au menu tarte tatin et gratin dauphinois (et pisco bien évidemment).
- Résidencial blanquita en haut rue Maipu, 40 frs la nuit, eau chaude, bon rapport qualité-prix.
- Taxi au prix unique de 1000 pesos, ne pas donner plus
- attention aux oursins et aux pousses-pieds qui ont tendance à attaquer les surfeurs
- ville assez sûr, aucun problème, vous pouvez même dormir dans la rue (mais attention aux carabineros sinon prison)
- entrée de boîte 25 frs si vous arrivez pas à rentrer gratis, 10 frs l'open bar et 6 frs la bière à l'intérieur (pourtant la bière est l'alcool le plus cher en rapport degré-cuite).
Merci à AC pour son immense participation au texte
1 Comments:
hola amigo, florent speaking (st christo).. bon honnetement jai pas tt lut, pas encore du moins mais ta lair de tetre pas mal dechirer.. tu te serais pas pris pour 1 historien par hazard, font trop les bo c breton.. comme je te lavais dit precedemment t photos cartonne... ns on est a granada, plan monquey truc, ca baise... bientot lavion pour lequateur 0n va bientot descendre.. on attend le match demain, aller france. sinon je ne crois pas que ton blog soit finit..bon taff, bisous a+
7:52 PM
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